Ecrire à la manière de Perec un inventaire de souvenirs commençant par "Je me souviens", mais centrés autour d'un thème ou d'une personne précis
Exemple :
Je me souviens de ne pas me souvenir.
Dans la ville, une rue,
Dans la rue, une maison,
Et c'est joli, avec balcon,
Dans la maison, une famille.
Je me souviens de ne plus y penser.
Dans la famille, les ancêtres.
Bien au complet, bien au chaud,
Grands-parents, oncles et tantes,
Cuir et violette mêlés.
Je me souviens d'oublier l'escalier.
La porte en haut est fermée.
Les parents s'en sont allés,
Peut-être reste-t-il quelques jouets,
Livre abandonné, feuilles éparpillées.
Je me souviens que j'ai perdu les clés.
Perdu les clés? Non, je les ai cachées,
Au fond d'un trou, au fond du coeur.
Dans le jardin? Je n'en sais rien,
Plus de coeur, plus de jardin,
Je ne me souviens de rien.
Autre exemple :
" Je m'souviens, oui ! , tapez pas, je m'souviens !
Des copains de la cité, de ces couloirs en sous sol qui allaient d'une cage
d'escalier à l'autre. Des trucs qu'on chapardait dans les caves.
Faire sauter le cadenas - La plupart s'ouvraient d'un coup de marteau -
chercher dans le tas d'objets plus ou moins rangés le truc qu'on pourra
monnayer. "
" Je m'souviens, oui ! , tapez pas, je m'souviens !
Les planques, pour les cadors, ceux qui vendaient des tablettes ou d'la
blanche. Nous, quand on fourgait quelque chose à un des pavillons, c'était
toujours des trucs à base de patchouli. Si avec ça y s'défonçait c'est
surtout parce qu'il y croyait. "
" Je m'souviens, oui ! , tapez pas, je m'souviens !
Le gymnase, la seule fois qu'il nous a servi c'est le jour ou il a flambé.
Moi, le sport, j'y comprend rien, j'ai jamais su faire ce qu'on m'disait de
répéter, mettre une balle dans un trou, la donner à un type qui s'rait pas
mon copain, cavaller en rond ... et pourtant, j'suis l'plus rapide du
quartier. Si j'avais pu m'lancer vous m'auriez jamais attrapé "
" Je m'souviens, oui ! , tapez pas, je m'souviens !
La manif, j'ai cru qu'c'était à nous, ils l'avaient dit à la télé : contre le
gros borgne, la France unie.
Alors on est descendu en ville.
Sur, j'étais un peu paumé, tous ces gens avec des banderoles qui nous
défendaient.
'contre l'exclusion' 'non à l'intolérance' et ça criait, ça chantait. Alors,
quand y en a qu'ont commencé à taper dans les vitrines, à renverser des
voitures, à y mettre le feu, moi, parole m'sieur, j'ai cru qu'on avait
l'droit, que c'était un jour spécial, un jour pour nous. Et j'ai tapé d'dans,
j'ai fait descendre tous les pièges à lumières, et j'ai rempli mes poches de
ces beaux objets brillants qu'on voit que dans les films "
" Je m'souviens, oui ! tapez plus, ... tapez plus ..., ..., ..., tapez ...
plus...