Atelier (proposition1) "Le titre"

Ecrire un texte à partir d'un titre de la liste (puis éventuellement changer ce titre) :

- Suzanne et la poche décousue
- Un été à Saint-Vincent
- Le crabe
- Dis-moi quelque chose
- Trente-deux
- Rouge à lèvres
- Les Anonymes
- Dormir
- L'émeraude de Vénus
- Les loups au fond du jardin

Exemple : "Les anonymes"

On parle souvent d'eux, mais sans jamais les distinguer, sorte de magma mouvant dont bien souvent tu oublies qu'ils sont tes semblables. Tu les croises dans la rue, en faisant tes achats, dormant sur un banc de square ou cravatés du bureau voisin. On t'en parle à la télé, ils remplissent les rubriques des chiens écrasés, tu y seras un jour sans doute, objet d'une nécrologie pompeuse. On en sort un du lot, de temps en temps, non pas pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il a fait : écraser un chat, sauver un enfant de la noyade, mourir de froid ; mais pour ce qu'il représente : la multitude sans nom à qui on essaie de donner un visage.
Pourtant tu le sais, toi aussi, tout comme eux, tu as des qualités et des défauts, des rêves et des peurs, des rires et des pleurs, toutes ces choses qui te diffèrent de ton voisin, de ton frangin.
Personne ne te remarque, mais pourtant tu existes, unique, sans valeur ou sans prix ? Oui tu le sais tu existes, alors ouvre les yeux et regarde : Eux aussi ils existent.

C'est fou ce qu'on vit...
Et de plus en plus on accorde de moins en moins de temps au sommeil.
C'est fou ce qu'on dit...
Il fait perdre du temps parait-il. Dêpechons nous de vivre! Vite, vite!
C'est fou ce qu'on fit...
A peine 20 ans et déja tout vécu...

La destination prend soudain une importance telle qu'on en oublie le chemin.
Et le sommeil deviens soudain gênant.
Et la vie prend des allures de course effrênée.
L'important n'est-il pas de partir à point?

La découverte est une saveur limitée dont il faut savoir se delecter.
Sachez prendre le temps d'apprecier.

Dormir n'est pas inutile, le saviez vous? Au dela de restaurer le corps il remplit aussi l'âme avec la joie de la journée, il fabrique ces petits cadres qui entourent nos souvenirs, comme autant de joie passé, il les range dans ces tiroirs pour ne pas qu'on les oublie.
Se sentir heureux, non pas pour ce que l'on vit, mais pour ce que l'on a vecu, et ce qui nous attend, est un sentiment que l'on doit au sommeil.

Dormir c'est aussi discuter avec soi-même, au travers des ces rêves farfelus.
Dormir c'est aussi prendre soin de soi, et apprendre à s'aimer.
Dormir c'est aussi mettre un point au bas de la page de la journée, pour mieux l'apprecier, pour mieux commencer la suivante.

Si vous avez l'impression de perdre du temps en dormant, pensez bien qu'il y a un prix à negliger le sommeil, et c'est en bonheur qu'il se paye.

Prendre le temps de dormir est un bon début, mais pour vivre pleinement, sachez souffrir cette attente car rien de bon ne nait de la précipitation.

[Dormir]

Belle entrée en matière !

Je potasse un texte : "Les loups au fond du jardin"

narf a écrit:

Prendre le temps de dormir est un bon début, mais pour vivre pleinement, sachez souffrir cette attente car rien de bon ne nait de la précipitation.

Je vais le note quelques part, tiens...

le sommeil,
c'est un autre temps loin de l'astre du jour,
au-dela du système solaire se dissipent les contours,
les formes se libèrent du poids de leur gravité,
on y vole avec les chimères translucides et éthèrées,
sous la Lune un autre temps que l'on oubli au réveil,
trop terre à terre est la mémoire pour souvenir ces merveilles,
si de dormir, je le crois mon corps à besoin,
mon ame à ce moment son essence rejoint.
Tissons des rêves depuis nos lits à la faveur de la nuit,
afin un jour de croire en des matin qui sourient.

Evangile selon Loki - Epitre 32

Entre deux longues etreintes de corps. J'ai une confidence à vous faire, mademoiselle. Oui j'avoue, je suis un peu cavalier, un peu rentre dedans comme on dit. Mais là, plutôt, tatez ma bouche, à l'intérieur. On m'a toujours dit que j'en avais trente dedans et deux dehors. Mais j'ai beau cherché dehors je n'en vois pas. Et puis j'ai recompté savez vous, j'ai bien trente deux dents. Bon quand on y pense, trente ou trente deux, entre deux etreintes, meme en étant rentre dedans, aujourd'hui j'ai trente deux ans, et l'an prochain on me mettra en croix. je sais, c'est mon pere qui me l'a dit : Iscariote me vendra pour trente dollars.
Salop, j'aurais dû le changer en vin tiens...
En vain peut etre..

"Les loups au fond du jardin" ou "les soirs de pleine lune"

Y'a des jours comme ça. Des jours où la peur envahit le système. Une maison, avec un dehors. Dans la maison, c'est le grand bazar. Des couloirs à n'en plus finir. Des pièces de toutes sortes. Sans oublier la pièce du fond, la chambre. Dans celle ci, les murs comme de l'or. Des tentures, un grand lit, un point d'eau, même qu'il est tout rond, une lumière multicolore qui se reflète dans ses yeux quand elle dort…
Beaucoup de gens de passage. Un vrai hall de gare. Une institution à elle toute seule.
Dehors, il y a la pluie, il y a le vent, mais il y a le soleil aussi. Puis la nuit parfois.
La nuit, des hurlements terribles à faire frissonner les fantômes. Mais seulement les soirs de pleine lune. Des choses galopantes, un susurrement de feuillu, une vibration, vous entendez, comme quand vous vous promènez seul en foret, et que le moindre bruissement vient vous sortir de votre silence intérieur. Elle les imagine vous pensez bien. Poilus, avec des grands yeux, des grandes oreilles et des grandes dents. Vous savez comme dans l'histoire de la petite fille portant à sa mère-grand un petit pot de beurre et une galette…
De là à dire que c'est pour mieux entendre, voir, etc.… C'est quoi la suite? Zut, elle a oublié. C'est sûrement très important la chute de cette histoire. Et c'est sans doute là que prend naissance la racine de la peur. "J'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien".
Dans le fond, le fond du jardin, l'obscur devient angoisse.
La lune se reflète dans le point d'eau. Elle s'endort.

(Moi quand je lis "pieces du fond", je pense tout de suite à mes anciens surveillants....)


Mais ca me fait repenser aussi a toutes les relectures que j'ai pu faire du petit chaperon rouge. Cette confrontation petite fille/loup, innocence / bete.
C'est quand même un mythe inépuisable d'ailleurs ce truc.

Ha oui?

Je dirais même archétypale pour la mite...

un autre ^^ pasque j'ai une idée alors bon je me lance, on vera bien.
[20h10]

Dis-moi quelque chose...
Dis-moi quelque chose, mais pas ça.
On aurait pu vivre heureux...
Alors vas-y, parles! Dis moi quelque chose!
Plus fort Je n'entend pas tes cris misérables!

Regardes ce que tu me fais faire, j'en arrive à te crier dessus, mais je ne pourrais pas te faire de mal, non jamais...

Même ton coeur ne bat plus pour moi...
Pourquoi tu m'as dis ca? On aurait pu être heureux tout les deux...

Allez, arrête de jouer, Dis-moi quelque chose!
Dis moi n'importe quoi, juste un mot, dit moi ce mot, n'importe lequel pourvu que ce soit celui là...

Je peux tout entendre tu sais, de toi je peux tout entendre, mais il a fallu que tu me dise ça, pourquoi?
Et maintenant tu ne parles plus.

Tu m'as tué, tu le sais?! Non, bien sur. Tu t'en fiche. Tu n'as toujours été qu'un égoiste.
Ton coeur ne bat plus, regardes, je suis sur le point de mourir et tu ne dis toujours rien. Tu t'en fiche tout simplement, est-ce que j'ai jamais compté pour toi?

Notre amour n'étais donc pas plus fort qu'un simple coup de feu? Regarde toi te vider de ce qui reste de vie, tu n'est plus rien sans moi, tu comprend?
Je n'attendais qu'un mot, il eut suffit que tu me dise quelque chose, cette chose, ces deux petits mots...

Au lieu de ça, c'est d'elle que tu m'as parlé.

Allez, ne pleures pas, je serais toujours là pour toi tu sais. Je t'ai sauvé car elle ne t'aimais pas, elle ne t'aimais pas autant que moi. Moi, je resterais toujours avec toi. Qui t'aurais assez aimé pour te tuer à part moi?

Allez, je vais te rejoindre maintenant et là bas nous serons heureux, je te pardonne pour cette histoire, ce n'étais qu'une petite erreur.

...


*BANG*

[20h43]

(par contre j'ai pas trop compris, je me suis mis dans la peau d'une femme naturellement, sans même y avoir reflechi, ca fais vraiment bizare)

"Les corps parlent eux aussi"

Dis-moi quelque chose... Je t'écoute. Le silence laisse une trainée de poudre sur ses paupières closes. L'errance de ces nuits, portés par le doux grelot de nos incertitudes. Fais-moi silence, dis-moi quelquechose. Laisse glisser encore ce tendre parfum, reflet de notre mélange voluptueux. Roule, vagabonde sur mon corps callypige. Transpire, ton va et vient qui me fait sentir vivante. Dis-moi quelque chose... Encore, encore. Nous quittons à tout jamais le monde terrestre. Vivant ! Le silence en or. Humons en silence la pesanteur des mots qui voyage dans l'iris de nos yeux. Dis-moi quelque chose. Buvons le nectar divin. Nous aussi nous y avons droit, nous les enfants maudits, les enfants baillonnés. Dis-moi quelque chose...

Qui sont ils? Où vont ils?
Errant dans les rues musique sur les oreilles,
me voila frappé par ces quelques questions.

Ils marchent au même rythme que ce que j'entend,
ils me parlent.
Sans que leurs lèvres ne bougent, je les comprend,
je les lis pages après pages.
Puis comme autant de fantômes, la rue les avale.
Une vitrine dans laquelle je me perd un instant,
dans son reflet, à l'envers me les fait observer,
ils sont fixes, immobiles, perdus dans leurs pensées
et perdus ici bas sans doute, ils regardent le ciel,
parlent d'étranges moutons blancs,
des moutons joueurs d'échec,
qui nous observent de là haut en crachant, en feulant,
ils se moquent, ils s'esclaffent,
des brins de tabac, là, entre leurs dents,

je le sais, je les vois aussi maintenant,

Il fait froid subitement, le ciel s'est assombri,
les moutons sont partis,
mais tous les autres là, et moi, on est encore là,
l'un de nous dit:"Il n'y a plus rien à voir... rentrons chez nous."
certains approuvent, l'homme est sage, sa parole vérité,
ils partent.
D'autres ne peuvent croire qu'il n'y ait plus rien,
ils veulent voir encore.
Et la belle se lève, rayonnante, elle nous sourit,
nous irradie, et tous ceux qui restaient en tombent à genoux,
de ses grands bras aux contours étoilés, en son sein elle récolte ainsi
aimante comme une mère, toutes ces âmes, par elle même meurtries,

venez mes enfants... les moutons sont ici...

je ferme les yeux,

un maelström de taches colorées danse devant moi.

ce qui me sauva, je crois, c'est la musique qui se tut
et les bruits de la rue qui reprirent le dessus...


-Peut être pas évident comme ça à première vue mais le thème c'était les Anonymes...